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Deux visages de Sophie Arnould

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L’opéra en un acte de Gabriel Pierné Sophie Arnould est à l’affiche de la Péniche-Opéra, accompagné d’une création de Tom Johnson, également inspirée par la figure de la cantatrice française.

Les passionnés d’enregistrements historiques connaissent peut-être les extraits d’ouvrages de Berlioz gravés par Gabriel Pierné (1863-1927) en 1928-1929 à la tête de l’Association Artistique des Concerts Colonne. Ils témoignent de l’art de la direction d’un musicien qui dépensa beaucoup d’énergie aussi à la diffusion de la musique de ses contemporains, au point de finir par faire de l’ombre aux créations du merveilleux compositeur qu’il était d’abord…

Dommage que les programmateurs, si prompts parfois à racler les fonds de tiroirs du répertoire symphonique, ne songent pas plus souvent à Cydalise et le Chèvrepied (1923), authentique chef d’œuvre du répertoire symphonique français… Quatre ans après ce ballet , Pierné livra l’opéra en un acte Sophie Arnould, inspiré de la fin de l’existence haute en couleur d’une cantatrice (1740-1802) dont Gluck a dit : « Sans le charme des accents et de la déclamation de Mademoiselle Arnould, jamais mon Iphigénie ne serait entrée en France. »

Compte tenu des dimensions de la Péniche-Opéra, c’est évidemment dans une version avec accompagnement de piano qu’on découvrira l’œuvre de Pierné. On le regrette évidemment un peu s’agissant d’un orchestrateur aussi doué que Pierné, mais ne boudons pas notre plaisir, ni la chance d’accéder à une rareté. D’autant que l’excellente Catherine Dune tient le rôle titre dans une production où l’on trouve aussi Eva Gruber et Didier Henry, accompagnés au clavier par Nicolas Fehrenbach.

Une découverte ? Deux en réalité car la Sophie Arnoult de Pierné sera précédée d’une création de Tom Johnson, auteur de l’irrésistible Opéra de quatre notes (1). Intitulé « Porte » l’ouvrage du compositeur américain se définit comme un « opéra de chambre » et met en scène la cantatrice au faîte de sa gloire.

Quant à Pierné, vous pourrez par ailleurs approfondir la découverte de sa production vocale grâce à trois récitals de mélodies par le ténor Christophe Crapez et Nicolas Ducloux au piano (les 15 sept., 2 oct., 29 oct., à la Péniche-Opéra).

Alain Cochard

 

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